En Corse des dizaines
de processions de pénitents en cagoule, peinant sous de lourds fardeaux,
arpentent les ruelles des vieilles cités de l'île. Du nord au
sud, les confréries religieuses ,dont
certaines ont plus de sept siècles d'existence, perpétuent ces
traditions.
La procession de Sartène est l'une des plus poignantes. Elle est conduite
par le grand pénitent
ou "catenacciu" qui vient de passer en prières la nuit et
la journée précédentes au couvent de
St Damien et a reçu en fardeau la croix et les chaines exposées
dans l'église de Ste Marie.
Vétu d'une robe rouge, pieds nus, la tête dissimulée sous
une cagoule, il s'identifie au Christ.
La lourde chaine (14 kg)-"catena" d'ou vient "catenacciu",
l'enchainé- fixée à la cheville, qui
traîne sur les pavés et l'immense croix de chêne (31,5
kg) qu'il porte entrave sa marche le faisant trébucher par trois fois,
comme le Christ, sur le chemin de Golgotha
Le "Pénitent blanc" l'aide ,comme Simon de Cyrène
aida le Christ.Suivent huit pénitents noirs
portant, sur un linceul et sous un dais noir, la statue du Christ mort.
Viennent ensuite le clergé et les fidèles. Le lent cheminement
du cortège se déroule dans une
atmosphère d'angoisse ,d'exitation et de ferveur religieuse.